Les cadavragenaires

Les cadavragenaires ont l’odeur de l’humus,

Le goût du vieux et l’air du temps.

Devant leurs congénères ils arborent un rictus,

Font leurs adieux en radotant.

 

Ils sont tels des enfants au bord de l’océan,

Sentant l’immensité déployée face à eux ;

Ils attendent la marée pour prendre leur élan,

Et prient pour qu’elle vienne avant qu’ils soient gâteux.

 

Mais ce qui les attend est peut être le néant,

Celui d’une nuit sans fin dont on ne s’éveille pas.

Ils espèrent cependant qu’au delà du trépas

Un Dieu les attendra avec les bras béants.

 

Je croise leur regard, dans l’métro, dans la rue ;

Je ressens les espoirs de leurs vies parvenues

A l’orée d’un repos qu’ils croient tous mériter,

Et leur murmure « Adieu et bonne éternité ». 

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