Panic wood

Publié le par Charlotte

La nuit tombe sur ma campagne lotoise quand je chausse comme tous les jours mes supers basquets pour aller courir. Jusque là tout va bien…Ce soir je décide d’aller me défouler vers un petit bois de vieux chênes truffiers près de l’ancien terrain de cross…Alors que passe l’heure bleue et que le jour décline je quitte la route que j’ai du longer quelques centaines de mètres, passe sous un petit pont et rejoins ce chemin de terre que je n’ai pas foulé depuis bien des années….tandis que je remonte vers le bois, j’entends un moteur et me retourne pour voir une voiture grise qui me suit sans phares…..Je n’accélère pas mais mon cerveau tordu commence à trotter lui aussi….la voiture passe à côté de moi sur le chemin encore large et je ne distingue pas le chauffeur qui porte une vieille casquette en toile épaisse …Un peu ralentie par la montée je continue ma route mais la voiture stoppe à vingt mètres de moi et repars lorsque je m’approche, puis elle continue, s’arrêtant chaque fois qu’elle me perd de vue…certes je commence à me dire que quelque chose cloche vraiment….puis le véhicule avance de cent cinquante mètres prenant le chemin que j’allais suivre…je décide alors de couper par un autre chemin à l’intérieur du bois….Erreur, grave erreur….Les rares fois de ma vie où j’ai regardé des films d’horreur stupides, je me faisais des réflexions du genre « c’est énorme, pourquoi cette conne cours toute seule dans un bois de nuit sans téléphone à la poche… » …alors que je m’enfonce dans l’obscurité du bois ne voyant pas à plus de dix mètres en raison de la densité des arbres qui finissent en voute au dessus du petit chemin de terre rouge, j’entends toujours la voiture dans des chemins alentours sans savoir si elle va me rejoindre ….je cours de plus en plus vite, sursautant au moindre bruit et me retournant sans cesse….la nuit totalement tombée je panique et mille scenarios me passent par la tête…je me vois découpée à la hache ou pire….l’opacité qui m’entoure me shoote d’adrénaline et j’hallucine des ombres sur le chemin….je cours mais la route qui me semblait proche n’arrive jamais….une chouette blanche m’arrive en face et me fait bondir…je croise deux chemins , entendant toujours la voiture proche mais sans la voir…puis le bruit s’éloigne et je reconnais une clairière sachant la vieille route communale enfin à ma portée ….au moment où je sors essoufflée du bois et vais parcourir le peu de castine qui rejoint le bitume une buse cri et tourbe au dessus de moi…je me dis que c’est un signe et suis certaine que la voiture est toujours là….Arrivée au croisement, elle est effectivement garée sur le bord de la route, à une trentaine de mètres de moi et démarre quand je pars à l’opposé…..Je veux récupérer la route départementale qui est plus fréquentée et redescend vers chez moi et alors que je prends un dernier virage avant de passer sur un pont ….la voiture avance….au moment où elle passe à mes côtés je me dis que si le conducteur veut me shooter je suis coincée par deux monticules qui m’empêchent de me dégager ….une onde malsaine me parcours le corps quand enfin elle me dépasse toujours sans phare ne me permettant pas de lire la plaque….Puis je la vois qui prend de la vitesse sur la départementale et s’éloigne…Je suis encore à plus deux kilomètres de chez moi...mon cœur s’emballe…le route est déserte ….j’ai un point de côté n’arrivant pas à respirer en rythme à cause de pensées qui se bousculent sous mes cheveux….je sprinte jusqu’à ma vieille maison sans plus apercevoir le rodeur qui m a fiché une des trouilles de ma vie…..Je ne sais pas ce que me voulais ce type mais d’après les sensations qui m’ont envahies rien de bon j’en suis sure….et je ne suis pas prête de repasser par ce bois de nuit…. 

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